L’aversion sexuelle, plus qu’une baisse de libido

L’aversion sexuelle est principalement caractérisée par un profond dégoût face à la sexualité. Selon la bible des diagnostics des troubles mentaux, le DSM, elle peut être persistante ou répétée et la personne qui en souffre évite tout (ou presque tout) contact génital.

De l’inconfort à la phobie

Le trouble de l’aversion sexuelle peut être situationnel ou généralisé. Dans le premier cas, la personne peut éprouver une répugnance face à certaines pratiques sexuelle et non pour d’autres. Par exemple, elle peut prendre plaisir dans certaines positions, mais être tout à fait dégoûtée par d’autres. Même chose en ce qui a trait au dégoût pour les liquides corporels. Certaines personnes peuvent ressentir un profond malaise pour l’amour oral, mais éprouver du plaisir pour tout autre formes d’activités sexuelles.

Lorsque l’aversion sexuelle est généralisée, tous les aspects de la sexualité deviennent source de dégoût et d’anxiété. Sous sa forme extrême, on peut parler de phobie envers toutes activités sexuelles mais aussi pour tout contact génital. Que ce soit en couple ou en solo, la sexualité est impensable pour la personne ayant un trouble de l’aversion sexuelle généralisée.

Dans tous les cas, elle peut générer des réactions physiques comme des nausées, des tremblements et des comportements agressifs.

Les causes de l’aversion sexuelle

Bien que ce soit majoritairement les femmes qui en sont touchées, certains hommes peuvent en souffrir également. L’aversion sexuelle toucherait environ 4 à 5 % des femmes et celles-ci sont deux fois plus susceptibles d’en souffrir que les hommes. Certaines études révèlent que jusqu’à 30 % de la population expérimentera des symptômes d’aversion sexuelle au cours de la vie.

Les causes peuvent être multiples allant d’un problème de communication relationnelle à un événement relié à un traumatisme antérieur (abus ou agression sexuelle, par exemple).

Lorsqu’une personne a de la difficulté à s’affirmer, il est possible qu’elle accepte de se contraindre à des activités sexuelles dans le seul et unique but de faire plaisir à l’autre. Si les contraintes se font de plus en plus nombreuses, il est possible qu’elle perde l’intérêt sexuel jusqu’à en devenir dégoutée.

Un trop grand écart de la fréquence souhaitée entre les deux partenaires peut également mené à une certaine aversion sexuelle si la pression sexuelle devient trop intense. Le manque d’amour, d’intimité ou de respect dans la relation peuvent aussi avoir un impact significatif sur la perception de la sexualité. Une infidélité, une éducation sexuelle trop restrictive, des dysfonctions sexuelles telles que l’éjaculation précoce ou retardée et certaines maladies comme la dépression doivent tout autant être pris en considération lors de l’exploration des causes possibles de l’aversion sexuelle.

Les solutions possibles

Afin de découvrir les pistes de solutions possibles pour l’individu souffrant d’une aversion sexuelle, il est indispensable de clarifier la ou les causes qui en sont à l’origine. C’est une démarche parfois difficile, car il est plus simple pour la personne d’éviter tout contact que de s’aventurer vers le dépassement de ses propres limites. Le premier pas est de réapprendre que la sexualité est d’abord et avant tout une expérience agréable et que le corps doit lâcher-prise pour bénéficier de cette sensation excitante.

Une première étude est également en cour à l’UQAM pour traiter l’aversion sexuelle par la réalité virtuelle. 

Ce que je suggère d’abord et avant tout, c’est de consulter aussitôt que le dégoût et l’anxiété commence à s’installer dans la sexualité.

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, B.A. Sexologie
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(Cette chronique sexologique est également publiée sur Canal Vie.)

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