Le harcèlement sexuel : ce que c’est et comment s’en sortir
En ce moment, nous sommes témoins de plusieurs scandales concernant le harcèlement sexuel à travers le monde. Plusieurs m’ont posé LA question : «Je me trompe, ou il y en a de plus en plus de harcèlements sexuels de nos jours?» Sur quoi je réponds qu’il y a surtout beaucoup plus de dénonciations et que c’est tant mieux!
Qu’est-ce que le harcèlement sexuel?
Selon la loi, le harcèlement sexuel est un comportement à caractère sexuel non désiré, qui se manifeste de façon répétée, et qui a des conséquences néfastes sur la victime. Voici les explications selon l’Institut Nationale de Santé Publique.
Un comportement à caractère sexuel…
Ce genre de comportements peut prendre plusieurs formes. Ce peut être des paroles, des gestes ou des contacts physiques qui ont un caractère sexuel envers une autre personne. Par exemple, des blagues sexistes ou dégradantes, des remarques sur l’apparence physique ou sur la vie privée, des invitations de toutes sortes, des sifflements, des regards insistants, des effleurements intentionnels qui paraissent accidentels, des tapes sur les fesses, etc.
Non désiré…
Selon la loi, la victime doit faire la preuve qu’elle n’était pas consentante face aux gestes reprochés. Toutefois, sa position d’infériorité rend à l’évidence que son silence ou sa tolérance passive ne peut équivaloir à son consentement. La victime n’a pas à être explicite dans son refus pour prouver qu’elle n’était pas consentante. Également, la cour ne se servira pas de la perception d’innocence du défendeur pour rendre son verdict.
Qui se manifeste de façon répétée…
Même si la victime doit prouver que le geste hostile a été commis de façon répété, un seul acte reproché pourra suffire s’il est grave.
Et qui a des conséquences néfastes sur la victime.
Dans les circonstances où la victime a subit des gestes à caractères sexuels non consentants, elle devra démontrer au tribunal que ceux-ci ont eu des conséquences néfastes sur sa personne et que sa dignité est atteinte. Perte d’emploi, difficultés de santé physiques et/ou psychologiques, etc.
Le harcèlement sexuel au travail
Selon l’enquête sur la violence envers les femmes de Statistique Canada, 23% des canadiennes ont déjà rapporté avoir été victime de harcèlement au travail. Parmi la population québécoise, ce sont 8% des travailleuses et 2% des travailleurs qui auraient fait l’objet de paroles ou de gestes à caractère sexuels non désirés.
En milieu de travail, il existe deux formes de harcèlement. Il y a d’abord celle appelée «Donnant-Donnant» où la victime se voit refuser une promotion ou une augmentation de salaire parce qu’elle a rejeté les avances sexuelles du harceleur. L’autre type de harcèlement au travail est appelé «climat hostile» où la victime subit des comportements sexuels inappropriés, des blagues grivoises, des commentaires déplacés sur son physique, etc. Le harceleur ne tente pas nécessairement d’avoir des contacts sexuels avec la victime, il souhaite surtout nuire à son rendement et rendre son milieu de travail insupportable.
Que faire si vous êtes victime de harcèlement sexuel?
Si vous êtes victime de harcèlement, il est d’abord très important d’agir rapidement. Effectivement, une intervention rapide pourra faire cesser les comportements inappropriés et diminuera le risque de faire d’autres victimes. Généralement, la personne qui harcèle continuera ses agissements tant et aussi longtemps qu’il n’y a pas de dénonciation. Parlez-en autour de vous et portez plainte. C’est la meilleure façon de faire cesser les agissements.
Au travail, il existe aussi des lois qui vous protègent. Si les comportements inappropriés persistent même si vous avez été clairs avec le harceleur que vous vouliez qu’il cesse immédiatement, parlez-en aux personnes responsables des ressources humaines. Il existe des lois qui prévoient le droit à un milieu de travail exempt de harcèlement sexuel. Votre employeur doit prendre des mesures pour prévenir le harcèlement sexuel et y mettre fin.
Ce texte vous interpelle?
(Cette chronique sexologique est également publiée sur Canal Vie.)